« Seulement 37 % des entreprises de l’industrie musicale espagnole sont dirigées par des femmes. Du côté des maisons de disques, seulement 14 % des maisons indépendantes ont des femmes directrices. Ce qui n’est pas le cas des trois grandes multinationales (Sony, Universal et Warner), dont les présidences sont tenues par des hommes»

Ces chiffres sont livrés par l’association MIM (Femmes de l’industrie musicale). Cette étude de genre, exécutée en partie par l’Université Carlos III, est la première à être réalisée dans le domaine de l’industrie musicale en Espagne. Pourquoi les femmes sont-elles peu visibles dans ce secteur ?

Après le « plafond de verre », le « plancher collant »

Pour MIM, l’enquête réalisée auprès de « plus de 90 entreprises du secteur » permet d’abord de mettre en lumière, le manque de confiance en soi de certaines femmes. Ici, on ne parle plus de « plafond de verre », mais de « plancher collant ». Dans le premier cas, certains postes ne seraient pas réservés aux femmes, à un certain stade de l’entreprise. Dans le second, ce sont elles qui placeraient, même inconsciemment, des freins sur leur chemin.

L’association déclare alors, que les femmes qui « travaillent à temps plein [dans l’industrie musicale espagnole] ne changent pas d’emploi (…) ». Ces dernières refuseraient toute promotion et n’assumeraient pas « les postes à plus grande responsabilité (…) » . 

En un mot, avec une ambition affichée, certaines professionnelles de l’industrie musicale pourraient ressembler à leurs homologues dirigeantes de musées. Mais à l’heure actuelle, elles restent tout de même minoritaires, à l’instar de leurs collègues dans le sport.

L’industrie musicale, c’est un tiers de femmes à leur compte

Et pour cause ! Grâce à son étude, MIM peut alors affirmer que «la moitié des femmes de l’industrie musicale espagnole sont indépendantes : autonomes ou freelances, associées ou partenaires au sein d’une entreprise musicale ». Dans le détail, presque 31% travaillent à leur compte, alors que seulement 12% sont associées d’une entreprise du secteur ou administratrice unique. Pourquoi un chiffre aussi bas ?

L’enquête menée en partie par MIM révèle que deux facteurs peuvent favoriser une carrière réussie: « L’expérience (les années dans le secteur, impliquant une plus grande réputation et une connaissance de la culture du travail) et les stratégies d’adaptation pour gagner en autorité» Or aujourd’hui, c’est une toute autre réalité à laquelle ces femmes font face : l’âge (trop jeunes ou trop âgées pour les postes proposés), la maternité et… le salaire inégal entre les deux genres.
Un autre aspect mis en avant est le machisme prégnant du secteur : « certains commentaires sous forme de plaisanteries ou des jugements de valeur (…) qui sapent la confiance que les professionnelles ont dans leur travail ».

Pour changer la donne, l’enquête en appelle notamment au réseautage. Un élément clé, pour transformer la réalité des femmes de l’industrie. Elle affirme à ce sujet que « le principal obstacle à l’accès de l’emploi et pour mener à bien ses fonctions est de ne pas avoir suffisamment de contacts ou que ceux qu’elles ont sont inappropriés ». Et ce, pour presque 60% d’entre elles !

Développer son réseau : voilà une piste intéressante pour augmenter la représentativité des femmes dans l’industrie musicale en Espagne. En particulier à des postes-clés. Une façon, peut-être d’aider à inverser cette sous-représentativité des femmes, dans le secteur de l’industrie musicale.

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